mardi, mars 01, 2011

Le carnet de la parisienne



Le jardin s'accrochait partiellement à la falaise et des essences variées croissaient sur ses parties abruptes, accessibles à la rigueur, mais laissées le plus souvent à l'état de nature. Il y avait des calaios, dont le feuillage bleu violet par-dessous, est vert tendre et nervuré de blanc à l'extérieur; des ormandes sauvages, aux tiges filiformes, bossuées de nodosités monstrueuses, qui s'épanouissaient en fleurs séches comme des meringues de sang, des touffes de rêviole lustrée gris perle, de longues grappes de garillias crémeux accrochés aux basses branches des araucarias, des sirtes, des mayanges bleues, diverses espèces de bécabunga, dont l'épais tapis vert abritait de petites grenouilles vives, des haies de cormarin, de cannais, des sensiaires, mille fleurs pétulantes ou modestes terrées dans des angles de roc, épandues en rideaux le long des murs du jardin, rampant au sol comme autant d'algues, jaillissant de partout, ou se glissant discrètes autour des barres métalliques de la grille. Plus haut,le jardin horizontal était divisé en pelouses nourries et fraîches, coupées de sentiers gravelés. Des arbres multiples crevaient le sol de leurs troncs rugueux.

6 commentaires:

Laure-Lyne a dit…

J'adore, et le texte est génial

JL Thouard a dit…

Normal, c'est tiré de "L'arrache Coeur" de Boris Vian.

Laure-Lyne a dit…

Oui mais il fallait trouver l'idée pour aller avec

JL Thouard a dit…

ça colle et en léger décalé, comme j'aime

zaboudficelle a dit…

Si tu fais un tee shirt avec ce dessin, je suis preneuse !

JL Thouard a dit…

OK Isa c'est noté